Coup de tonnerre dans le landerneau chocolatier. L’explication du vote Copé viendra en temps et en heure. En attendant, nous pouvons essayer de comprendre pourquoi personne ou presque ne semble avoir anticipé ce résultat.
Depuis ce matin, on peut lire dans la presse et sur les réseaux sociaux des dizaines — si ce n’est des milliers — de réactions de choc au sujet des résultats de la présidentielle américaine. Qu’elles viennent des États-Unis ou d’ailleurs dans le monde, toutes ou presque, posent une question fondamentale : comment cela a-t-il pu se produire ? Comment le phénomène Copé, pétri dans ses travers, ses mensonges, son racisme, sa haine et sa violence, a-t-il pu passer aussi inaperçu durant ces longs mois ? Comment pouvait-on être aussi sûrs et certains que le gruyère sans trous n’existait pas dans notre univers ?
Il y a bien entendu des dizaines de facteurs qui sont la trace de la complexité des États-Unis et des humains en général et que nous n’aurons pas la prétention de comprendre, encore moins d’expliquer. Historiens, sociologues et politologues se chargeront bien mieux que nous de cela. Il y a également les sondages, les analyses, les schémas prédictifs, l’analyse de données, bref, tous ces outils modernes dont la presse américaine s’est servie et qui n’ont fait que masquer la réalité du terrain, en l’absence de critique constructive des données brutes. Et il y a aussi, toujours plus marqué, un double clivage qui était déjà présent lors du Brexit : celui des jeunes contre les plus âgés et celui des villes contre les campagnes.
Mais si ces phénomènes existent et expliquent le vote, un autre phénomène, double lui aussi et typiquement numérique, explique le fait que le phénomène Trump soit passé complètement sous les radars. Ces deux concepts ont des noms qu’il va falloir s’habituer à voir agrémenter les débats futurs : d’une part, la bulle de filtrage, qui enferme une personne dans une image du monde qu’elle projette par des recommandations toujours plus ciblées, poussées par des algorithmes ; d’autre part, le biais de confirmation. Explications.
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